Propos tenus par Jo - Ikvander - 15h07 heure locale
« - J’ai toujours dit que j’étais
une enfant de l’Empire… C’est toujours le cas d’ailleurs, même maintenant avec
la Rébellion et le reste...
J’ai grandi sur une planète impériale, étudié dans
des écoles impériales, fréquenté des gens qui, comme moi, vivaient et
appliquaient les lois de la Grande Roue.
J’ai vu depuis gamine les forces impériales
déployées ça ou là, pour la sécurité, la protection, l’ordre quoi…
Et je ne comprenais pas super
bien le truc. Je ne voyais pas d’ennemis donc bon…
Quand on est gamin on pense
toujours que l’ennemi il est VISIBLEMENT un ennemi. Déjà il est forcément pas
corellien et il regarde méchamment tout ça. Et il veut faire mal à tout le
monde. Et c’est même pour ça qu’on a des vaisseaux au-dessus de nos villes et
des soldats de chocs dans nos rues.
Et même que c’est grâce à ça que
j’ai jamais vu les vilains ennemis.
C’est comme ça qu’on le voit
quand on a moins de 6 ans.
Et ensuite on s’y fait. Aux
casques blancs, aux vaisseaux. On trinque même quand il y a des mutations chez
les commandants, c’est dire.
On se restreint, on sait quand on
doit s’arreter de parler et quels sujets éviter. On sait que certains endroits
sont contrôlés activement et que c’est pas le moment de passer par là avec la
cartouche son interdite qu’on a dans notre sac. On apprend à se faire passer
les textes d’un intellectuel revendicatif sans se faire coincer par les mecs en
gris… On apprend quoi.
C’est normal, c’est le jeu. On
compte les vaisseaux en se levant le matin, on écoute les infos locales pour
savoir comment se porte la flotte en orbite. Est-ce que les officiers du
vaisseau amiral vont à nouveaux avoir une permission ?
On vit avec, on grandit avec, on
fait notre vie avec. Les tonnes de métal au-dessus de notre tête, c’est un peu
nos satellites. J’ai presque l’âge de l’Empire et la majorité de ma vie je l’ai
passé avec une flotte sectorielle dans les parages prête à obéir d’une seule
voix à tout ordre venant de Coruscant ou de la capitale sectorielle. Quelque
chose au-dessus de toi qui rétrécit l’horizon et empêche tes yeux d’aller plus
loin…
Et puis un jour ça bascule.
Ils ont fait désertion. Un désertion
nette, claire sans ambiguïté.
Et sur le coup on comprend pas ce
que ça implique pour nous. Ouais même pour moi, rebelle, anar, terroriste et même
plus selon l’Empire.
Mais d’un coup, j’entends que les
tonnes de métal au-dessus de nos têtes ne vont plus obéir aux ordres de gens
pour qui nous ne sommes rien, mais vont protéger ce secteur.
Et je regarde le ciel et d’un
coup, d’un coup, je vois le soleil.
Et je ressens un truc que je ne
connaissais pas.
Je n’ai plus peur.
Comme si quelque chose que je ne
savais pas être là venait tout juste de partir et que ça allait foutrement
mieux.
La flotte de Riva est née de
notre Secteur, des hommes et femmes qui y ont été affectés, qui s’y sont installés,
mariés pour certains.
L’Empire a oublié que les tonnes
de métal étaient dirigés par des gens.
Et eux, ont choisi de libérer l’horizon.
De ne plus obéir à ceux qui
voulaient faire d’eux des machines à tuer.
Ils ont choisi la vie et ils nous
ont rendus libres de regarder plus loin.
Depuis j’ai pas toujours été d’accord
avec leur commandement.
Mais je crois que j’ai rarement été
fière de mon secteur que ce jour-là. Je crois que j’ai rarement vu un acte
aussi courageux et aussi fort que la désertion de ceux qui deviendraient la
flotte de Riva.
Ils ont permis que les gens apprennent
à ressentir de l’espoir en voyant des vaisseaux arriver. C’est un grand cadeau
pour nous, enfants de l’Empire. Et une revanche incroyable sur le symbole que
la flotte impériale était censée porter : mort, destruction et oppression.
Je sais qu’on a pas toujours la
flotte et les officiers que l’on mérite... mais j’espère que nous, dans notre
secteur, on sera à la hauteur de ceux qui risquent leurs vies tous les jours
pour que l’on puisse rester libres et que l’on puisse continuer à se battre
pour que le reste de la Galaxie puisse l’être aussi. »