*Fragment d'un jounal civil daté de la 6ème année des Guerres Noires. Origine : Abregado-Rae*
Jour 578
Je ne sais plus qui tient la position orbitale au dessus de nous. Je crois que les Séparatistes ont du reculer vers l’orbite extérieure. Ça fait 5 nuits que notre zone subit des tirs sur les installations périphériques. La semaine d’avant c’était les troupes du Seigneur de guerre Geris. Encore.
Pour l’instant pas de tirs perdus sur nos zones d’habitations. Sur la radio de secours ils disent que le bloc 567 a été touché par le crash d’un vaisseau Républicain hier.
C’est pas glorieux mais j’ai été rassuré. Ce n’est pas tombé sur nous.
Jour 586
Nous n’avons plus d’énergie depuis hier. Les Séparatistes ont fait sauter la centrale qui alimentait la zone pour bloquer les infrastructures Républicaines. On se partage les deux droïdes générateurs pour le bloc. Naati ne dort plus, ou presque. Parfois elle s’endort pour se réveiller en sursaut après quelques minutes. Elle reste à fixer le vide et elle claque des dents. Je ne sais plus quoi faire… le reste de la journée elle reste collée à la radio ou elle écoute les zones détruites et les noms de cadavres identifiés. Elle refuse d’éteindre cette satanée radio… et cette voix synthetique qui égrène tout ça comme si c’était juste des chiffres… c’est insupportable.
Jour 610
Je ne me rappelle plus quand nous avons entendu du silence pour la dernière fois. Plusieurs semaines, mois, années ? Je sais plus. Il y a toujours en bruit de fond des tirs, des explosions, des bruits de turbo-lasers, des vaisseaux qui patrouillent en orbite basse ou même ces affreux droïdes de reconnaissance séparatistes…
Les troupes républicaines organisent des patrouilles de récupération de matériel. Elles récupèrent tout armement et munitions chez les civils pour pallier l’absence de ravitaillement dû au blocus orbital du Seigneur de guerre Geris. Les soldats sont déjà passé deux fois pour tout fouiller chez nous.
Naati a refusé de les laisser toucher au sac de Trish. Elle semble croire qu’il va revenir malgré ses plaques ID rendues avec le courrier officiel. Elle a hurlé et hurlé encore et un soldat l’a giflé. Son supérieur l’a foutu dehors sans rien dire. Mais Naati pleurait encore en silence une heure après en tenant le sac. Je savais pas quoi dire. Je sais même pas si il y a un truc à dire.
Jour 613
Naati est partie il y a deux nuits. Elle a attendue que je dorme. Elle n’a même pas pris ses chaussures. J’ai cherché pendant des heures, j’ai alerté les soldats de Geris qui «sécurisaient» la zone où il y avait les habitations du bloc 341 avant l’accident. Avec une holo d’elle. Rien. Un s’est permis de rire. Il n’a pas vu que je l’avais vu.
Personne. Même au dispensaire.
Je sais pas quoi faire. Si elle reste dehors elle va y passer, elle ne sait même plus ou elle est je pense.
Jour 615
Naati est revenue. Mais elle ne parle pas. Elle reste face au mur. Je lui donne ses rations qu’elle mange doucement. Elle n’a plus rien dans le regard.
On a été averti par messager droïde que nous allions être déplacés sur ordre des Séparatistes. On a le droit d’emporter un sac chacun n'excédant pas 10 kg et rien d’énergétique. Ils disent que les forces de Geris rendent la zone civile peu sûre. Comme si c’était sûr quand ils l’occupaient eux.
Naati serre le sac de Trish, et même s’il est a moitié vide elle refuse d’y rajouter quoi que se soit ou de prendre autre chose.
Jour 619
Le premier convoi des habitants déplacés a été attaqué. Il y a eu des morts… beaucoup. Depuis les séparatistes identifient les convois civils pour les distinguer des convois de pièces droïdes. C’est pas plus mal pour nous.
Je crois que nos voisins sont morts dans ce convoi. Ceux qui avaient bloqué le turbolift quand ils avaient emménagé..
On a eu de la chance que notre noms commence par une lettre plus lointaine dans l’alphabet.
Jour 621
Le camp est pas mal. On nous donne des rations et on a le droit a une visite médicale gratuite.
Naati n’a pas réussie les tests d’entrée. Elle n’a pas le droit de rester dans le camp. Ils vont la déplacer vers le camp des malades. J’ai insisté mais ils veulent rien savoir… d’ici quelques jours j’aurai le droit a un appel pour avoir de ses nouvelles.
Jour 628
Les Républicains nous ont « libérés » et détruit l’infrastructure temporaire du camp. Ils disent que les Séparatistes ont pillé notre zone d’habitation après notre déplacement pour récupérer des matières premières pour leurs droïdes. Le Seigneur Geris bloquerait leur approvisionnement. Bombardement encore.
Toujours pas de silence.
Jour 641
Pas de silence. Tirs continus depuis ce matin. Deux explosions proches.
Jour 648
Pas de silence. La zone est bombardée depuis deux jours.
Jour 649
Enfin du silence. Plus rien. Juste des vibrations parfois. Plus de peur non plus. Je saigne depuis que j’ai crevé mes tympans mais je suis libre maintenant. Et je n’entends plus cette voix synthétique par dessus les tirs. Je n’ai que du silence. Enfin.
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