Radio Dianoga: On est ici et on vous voit

--- Bon alors les petits scurriers ? ça vous fait quoi la liberté ? Nous non plus on a pas l’habitude, ça nous fait tout bizarre bizarre comme une holo où Sa Grande et Magnifique Seigneurie Merveilleuse Vador sourirait. Ouais hein… malsain un peu. . --- On suppose que vous avez tous vu la belle retransmission en provenance de Damperio concernant l’avenir du secteur. Ça devait être super intéressant mais…NOUS on a relevé un truc que PERSONNE n’avait vu. Blast ils ont du matériel pour retransmettre les damperis ! Mais qui sont-ils vraiment ?--- Notre point hebdomadaire sur la flotte rebelle de Riva. Depuis que l’Empire a décidé de se barrer de chez nous, ça doit être très calme. Voir même ennuyeux . Du coup on se disait que ça serait sympa de commencer à tourner un mélange entre « Vaisseaux en perdition » et « Les feux de la Passion de Correlia ». Un truc passionnant qui se passe au sein de votre flotte. Histoire de pas trop rester sans rien faire et sans but quoi (on est pas la cour de Sa Splendide Lumiere Brillante Palpatine) … Et puis avec le temps ou vous êtes resté impériaux l’air de rien, on sait que vous savez jouer la comedie. --- Notre décompte des semaines sans intervention de Jolina Khannt voulant nationaliser-redistribuer-gueuler sur les nobles-emmerder des nucléaires est aujourd’hui à 6 semaines. Oui on sait, c’est du jamais vu et c’est impressionnant. Non. On a demandé à ses parents l’air de rien, elle est pas morte.–--- Transmission terminée. Vous pouvez revenir à vos activités prescrites par le ComPorn. ---

29 octobre, 2007

Chasse...



"- J’me rappelle Dxun…

Il pleut, la terre est mouillée, détrempée par endroit.
Les feuilles, les arbres sont partout. Quasiment pas de chemin. Des traces. Des traces d’animaux. De prédateurs, de proies.
Des bruits à travers ceux de la pluie. Des sons de branches qui cassent, de lierre qui agrippe, qui tue. Le cri des drexels au dessus des grandes fougères. L’odeur du sang, acre, puis acide.

Ca tourne, ça regarde, ça guette autour de moi.

Ils attendent.
Quatre peut être cinq. J’dirais 3 ou 4 mètres de long chacun.

J’les sens.

Pas juste l’odeur, je sens qu’ils sont là. J’sens autre chose aussi. Une proie. Pour eux, p’tre pour moi.

J’dois savoir où je suis au millieu de tout ça. La proie, le prédateur. C’est pas clair. Savoir qui tu crains, à qui tu inspires de la crainte. C’qui est plus fort que toi, c’qui est moins fort que toi. L’eau coule sur moi, je commence perdre mon odeur, à sentir la boue, les plantes, même mon cuir commence à être masqué. J’suis accroupie, au milieu d’une clairière. La pluie m’empêche pas de percevoir, de ressentir. C’est vivant. C’est mort. C’est partout. J’y suis.

J’arrête de penser. J’me laisse conduire parce que je sais sans le savoir. J’m’écarte. Ça bondi sur le côté. C’est grand. Ça a faim. C’est pas tout seul mais les autres se montrent pas. Ils se cachent. Attendent de voir si le premier coup va m’affaiblir assez pour frapper à leur tour. Ils savent pas où j’me situe dans cet écosystème. Moi non plus. Mais je ne suis pas une proie. Pas pour eux.

Je sens la transpiration qui coule dans mon dos. Sous mon cuir. Je sens son coeur battre. Il se prépare. J’regarde ses griffes qui s’enfoncent dans le sol. J’regarde sa queue qui bat l’air rapidement. Je sais qu’il va frapper. Je sens quand il va l’faire. Je sors mes lames courtes. Griffes contre lames. Dents contre cornes. J’le lache pas des yeux. Il fixe les miens.

Vie contre vie. Souffle contre souffle. Ses yeux rouges regardent les miens. Il se déplace latéralement. Il hésite. Il me contourne. Je le suis des yeux sans bouger. Il commence à reculer. Il me lâche pas.
Puis un cri. Plus loin, plus profond dans la jungle. Ça résonne. Il tourne sa tête dans la direction. Moi aussi. Il bondi dans la jungle et commence à courir. Je le suis. Derrière lui. Je vois sa meute. Son groupe. Je cours avec eux. Les branches défilent à toute vitesse. La boue m’éclabousse. Là bas. Une proie. Blessée. Gigantesque. Mortelle. Je la sens, je les sens.

Je ne suis plus leur proie. Je chasse avec eux. Un membre de plus dans la meute le temps d’une chasse.

Je serais celle qui donne le premier coup. Naon me rejoint. Il n’est plus le même. Il sent la boue et le sang. Il court sur ma gauche. En retrait. La proie est là.

Blessée mais dangereuse. Des drexels tentent de l’attaquer en piqué.

Je m’arrête net. Je sens Naon qui se place à l’opposé. Je sens les prédateurs de la meute derrière moi. Mes lames sont sorties. Je regarde ma proie. Je saute, je tranche, elle me frappe, me griffe. Elle me blesse. Naon la frappe au moment même où ses griffes traverse mon cuir et s’enfoncent dans ma chair. Mes lames ont traversée son cou. On refrappe. Il saigne. Il cri. Les drexels sont parti. Il tente de me retoucher. Il se débat. Il cherche à fuir. Mais la meute le rabat. Il tombe. Epuisé, mourrant. Je l’achève. Un flot de sang. Sur moi. Sur le sol.

Naon récupère ses lames. J’le vois pas. Je sais juste où il est.

La meute s’approche. J’me tourne. La proie morte est a moi. Elle est à nous.

Ma proie, ma chasse. Je monte sur la créature. Je coupe sa chair. Je traverse son cuir. Je sens son sang couler. Les prédateurs le sente. Ils osent pas approcher. Ils boivent le sang qui coule. Ils mangent les morceaux que je leur laisse. Ils attendent que j’ai fini.. Mes tatouages ont disparu de mon visage sous la boue, les griffures, les coulées de transpirations, le sang de ma proie. L’odeur est forte. D’autres prédateurs sont entrain d’arriver. Des drexels aussi. Ouais, ils arrivent. Essayant de prélever des morceaux de chairs. L’un d’entre eux pique vers moi. Je sors mon arc. La flèche se plante, il est dévié de sa trajectoire. J’ai fini. Je saute. Je ne tourne pas le dos à la meute. Je me recule. Ils se jettent sur la carcasse. Ils ont faim. C’est leur tour.

C’est un cycle. Un équilibre. Ni bon, ni mauvais. Un juste équilibre.

Je le sens. Il fait parti de moi. Il est autour. Je le vois se dessiner dans mon esprit. Cet équilibre qui donne la vie et tue. Savoir pourquoi tu dois te battre. Quand tu dois le faire. Comment tu dois le faire. Pour survivre, pour vivre.

Ici, au milieu du camp de réfugiés, j’vois une autre jungle, une autre chasse, une autre recherche d’équilibre. Les mêmes questions. Pourquoi, quand et comment.
Ouais… finalement Dxun, ici, la chasse est la même…
J’me dis juste que j’espère qu’ils vont l’piger. Pas juste les réfugiés… Les militaires, les dirigeants… Cette chasse c’est l’essentiel. C’est la plus grande force de l’Humain… Et quand il est question de survivre, faut pas oublier sa plus grande force…. Faut juste se rappeler d’ça… Pourquoi, quand et comment… C’est ça qui défini c’que tu es… La grande chasse. »


13 octobre, 2007

6 h 45 AM, heure de Coruscant.


Y a des instants, des moments dans une putain d’vie, où la seule envie qu’tu puisses avoir et d’plus rien écouter du tout. Des trucs trop durs, trop chauds. Des instants où tu peux t’dire que c’est pas pour ça qu’t’es v’nue au monde. Mais même quand tu veux pas écouter... ben tu entends. Et c’est là que ça commence à être le plus dur…

Propos de Koz Kirath enregistrés dans le vaisseau de réfugiés « Le Keltour » en partance de Coruscant et à destination des camps de réfugiés de Gillad, système d’Empress Teta, 6h45 du matin, heure de bord.

- « J’crois bien qu’on est un truc comme 80 000 mille ici. Un truc comme ça. Ca vient des quatre coins d’la Galaxie. Toute espèce confondue, tous milieux confondus. Les gars s’comprennent même pas entre eux. Ouais, y s’comprennent pas... Et pour certains ça va faire leur quatrième transit dans des vaisseaux d’réfugiés. Ils ont d’quoi remplir une caisse, voire deux. Et c’qu’ils ont sur le dos ou assimilé. Toute une vie dans une putain d’caisse en bois. Et pas le genre soute de transport, plutôt genre caisse à outils… Ouais… pour des sédentaires c’est rude. Sûrement trop.

J’en ai pas vu pleurer… Mais j’sais que dans ces moments là, c’est l’genre de truc qu’tu fais en silence… J’les regarde passer. Je crie des directives et j’me demande si ça va changer grand-chose. Sur Coruscant on m’a dit qu’il y en avait presque autant dans les convois en orbite que sur les mondes refuges les plus proches.

Et là j’les regarde s’entasser. Le vaisseau va transiter pendant 24 heures standard. Coup d’bol. Plus long et ça n’aurait pas été supportable pour la plupart. J’ai vu des crises de panique, des crises de désespoir… J’ai vu des gars qui savaient pas hier qu’il y avait d’la vie ailleurs que sur leurs putains de planète se prendre mes frères Mando’ade sur la gueule et s’retrouver ici… Y pigent rien a s’qui s’passe. Y pigent rien à toutes ses faces qui ressemblent pas à la leur.

Sur la station d'embarquement aux passerelles , y avait des chamans et autres padawans pour faire le tri, éviter les trucs trop dangereux… Ca m’a presque fait marrer… Les trucs dangereux c’est pas c’que portent les gens, c’est les gens qui ont plus rien a perdre… et ceux là j’crois bien que c’qu’ ils ont d’plus cher c’est pendu a leur bras.

Ca s’ bat pour un morceau de sol prés d’un colonne… Pas plus de trois mètres carrés et y a déjà six gars entrain de s’entretuer… Au milieu des estropiés de guerre. Plus d’jambes, plus d’mains, plus de visage. Plus de prothèses pour eux, ils font sans. Des bouts de tuyaux, des pinces fixées j’sais pas comment, des bandeaux et des bandages… On a presque d’la chance ici, les malades et blessés, c’est les ithoriens qui s’en chargent ailleurs. On est tous sensés être sains ici.. Sensés, j’sais c’que ça vaut un bout d’papier avec un tampon… Et en général, ça vaut plus que la vie du gars qui le tient.

J’vois encore des gamins qui jouent. Ils ont pas pigés qu’ils verraient plus leurs maisons… J’sais même pas s’ils vont revoir leurs parents ou des gens qui les reconnaîtrons… et encore, même dans c’cas… Qui va en vouloir des orphelins de guerre… Les gens essayent déjà de trouver de quoi dormir, manger et boire pour eux, alors rajouter des enfants..… Y a un gars là bas, j’le regarde à chaque fois que je passe sur son pont. Un Corellien, un vieux corellien. Il parle pas. Il regarde le vide. Ca va faire 12 putains d’heures qu’il regarde le vide… Il est déjà plus là. Personne ose le regarder. Tu parles, même moi j’ai du mal à l’regarder. J’saurais même pas quoi lui dire. En fait y a pas grand-chose à dire…

Y a des gars qui parlent de l’attaque de leur monde… C’est pas brillant. Les Mandaloriens leur tombent dessus, et les Rodiens s’en mêlent. La ville est devenue le champ de bataille. Ni les uns ni les autres n’ont remarqué qu’il y avait des gars au milieux de tout ça. C’est plus de la conquête ou d’la défense, c’est un carnage, et eux en reviennent pas d’être toujours vivants.

Y a c’Iotran qui a perdu sa jambe, il y a mis un barre de fer pour marcher et il se sert d’un tuyau pour avancer. Accident pendant la construction de fortification. Il balance que c’est le bâtiment qui a gagné. Moi j’me dis que sur ce coup, personne a gagné..

Y a ceux qui sont plus en état de s’battre et qui s’laissent racketter, voler, frapper. Les petits surtout. Y a plus beaucoup d’honneur quand t’es sur le point d’y passer. L’instinct reprend le dessus… Et l’instinct d’l’Homme c’est pas joli à voir… J’crois que personne s’est foutu en l’air sur c’convois. Le capitaine va trouver que s’est une bonne journée… Ca doit changer…

Mais moi j’appréhende l’arrivée, quand ils se rendront compte que tout ça s’est vrai. Quand ils verront que ça va pas aller mieux et qu’ils en ont pour un moment. Quand ils trouverons pas le nom qu’ils attendent sur la liste des réfugiés survivants. Pour le vieux corellien qui regarde le vide… J’crois pas que ça changera grand chose »